7 mars 2022
articles rédigés par L’Energie Cheval (lien au bas de l’actu)
CHEVAUX UTILITAIRES DE TERRITOIRE
QU'EST-CE QUE C'EST ?
Les chevaux utilitaires de territoire sont très connotés fonction publique, la notion de « cheval territorial » a fait son apparition il y a quelques années. C'est un cheval utilisé par une collectivité afin d'assurer sur son territoire des missions de service public telles que : transport de passagers, ramassage de déchets, entretien d'espaces verts ou d'espaces naturels, missions de prévention-sécurité… Il constitue ainsi une énergie alternative au service d'une politique de développement durable au sein des collectivités (Duriez, Fouquet, 2011, étude pour le Ministère de l'Agriculture).
LES DIFFÉRENTES UTILISATIONS DU CHEVAL UTILITAIRE DE TERRITOIRE
Les chevaux territoriaux peuvent apporter une réponse adaptée à un problème qui se pose à la collectivité concernant des missions de service public qui peuvent être variées :
- Le transport de personnes ;
- La collecte des déchets : verre, papier, carton, déchets ménagers ;
- L'entretien d'espaces verts ou de voirie : balayage, arrosage, ramassage des feuilles mortes, tonte …
- Les missions de surveillance : brigade équestre, éco gardes ;
- L'entretien des espaces naturels : nettoyage des cours d'eau, des bordures de fleuves, des plages, des cheminements doux, des bois et forêts communales, fauche tardive…
Le cheval territorial peut être géré par une collectivité soit en l'intégrant en régie, soit en faisant appel à un prestataire de service. Dans les 2 cas il faut chercher à optimiser les aspects logistiques du projet (distances entre les sites de travail et le lieu d'hébergement, entretien et surveillance quotidienne du cheval, y compris la nuit, les week-ends et pendant les congés). La fréquence de travail du cheval territorial peut être saisonnière, annuelle ou ponctuelle en fonction du mode de gestion et des besoins.
LES INTÉRÊTS DU CHEVAL UTILITAIRE DE TERRITOIRE
SUR LE PLAN ENVIRONNEMENTAL
Selon l'observatoire Equiressources, 2011, le cheval en lui-même présente de nombreux atouts au niveau environnemental. Il s'agit d'un transport utilisant une énergie renouvelable puisque son utilisation n'entraine pas l'extinction de la ressource initiale, l'énergie se reconstitue plus rapidement qu'elle n'est utilisée.
Une étude réalisée par Equiterra, la région Picardie et l'ADEME, entre octobre 2007 et juin 2009, et par les CIVAM en février 2009, « Guide pour l'utilisation du cheval par les collectivités drômoises », a montré que le bilan carbone CO2 d'un cheval est plus faible que celui d'un camion (type BTP n°7) à travail égal sur un temps donné. La collectivité réalise ainsi une économie d'énergies fossiles et polluantes dans le cadre d'activités où le cheval s‘avère mieux adapté qu'un véhicule à moteur pour effectuer des déplacements à vitesse lente avec des arrêts fréquents (forts consommateurs en carburant).
La collecte hippomobile peut aussi participer à la réduction des déchets et à l'amélioration du tri sélectif. En effet, selon la société Hippo-Ecolo (Hippo-Ecolo 2013), le cheval est un ambassadeur du tri qui permet une augmentation de 15% des performances de la collecte de tri sélectif, et une augmentation en volume des déchets du tri.
Pour réduire les charges afférentes à ce poste, il est essentiel de favoriser la diminution des déchets à la source. Le message véhiculé par l'utilisation du cheval permet ainsi de sensibiliser les habitants au geste de tri ainsi qu'au fonctionnement de la collecte ; les riverains ont en outre tendance à venir discuter avec les agents de collecte lors de leur passage.
SUR LE PLAN ÉCONOMIQUE
Aux avantages environnementaux que peut représenter le cheval territorial en matière de développement durable, s'ajoute son intérêt économique. L'investissement dans le cheval et la voiture hippomobile est, a priori, plus faible que celui nécessaire à l'achat d'un véhicule motorisé. L'Institut Français du Cheval et de l'Equitation estime à 9 400 euros l'investissement moyen pour un cheval et un véhicule hippomobile. En comparaison, le prix moyen d'un véhicule à moteur non polluant destiné à une utilisation identique s'élève à 22 800 euros (13 000 euros pour un véhicule traditionnel).
Le calcul des coûts de la mise en place d'un projet cheval territorial est très variable en fonction des projets envisagés par la collectivité et s'étudie au cas par cas avec une étude préalable. Les coûts de fonctionnement sont également à prendre en compte.
L'utilisation du cheval en ville offre l'occasion de maintenir et de développer un réseau d'acteurs économiques (fabrication du matériel, maréchalerie, élevage, cochers, travailleurs sociaux, formateurs …)
SUR LE PLAN SOCIAL
Le cheval en ville redonne une place au vivant. Il favorise la convivialité et l'échange à travers le contact avec un animal. Par l'amélioration des relations humaines, il est source de cohésion sociale.
L'équidé suscite le contact et favorise la communication, il devient alors plus aisé de transmettre un message.
Par l'intermédiaire du cheval, il existe une revalorisation des missions des agents chargés de la collecte des déchets, la force sociale de l'équidé permet de restaurer les liens entre les habitants et les agents.
Dans les missions de prévention-sécurité, de par sa stature, le cheval favorise le respect et instaure une autorité naturelle.
QUELQUES CHIFFRES
Chantier Hippomobile | Potentiel de gain carbone en comparaison à un système motorisé |
Collecte de déchets | 35% |
Tonte | 40% |
Transport de personnes | 60% |
Entretien d'espaces verts | 30% |
(Equiterra, 2009 – comparatifs réalisés sur un chantier donné sans prise en compte des déplacements permettant d'y arriver et d'en repartir. )